Il y a 34 ans, en septembre 1987 s’est tenu à Budenheim une réunion des conseils municipaux de Budenheim et d’Eaubonne. Jeune conseiller je faisais parti de la délégation française. Michèle, mon épouse m’accompagnait. C’était la première fois que nous venions en Allemagne. Originaire du midi de la France nous ne connaissions de ce pays que ce nous nous avions appris dans les livres. Nous avons été accueillis par la famille Heinrich. Le hasard a bien fait les choses. Nous sommes dès la première rencontre devenus amis, des amis si proches que nous ne savons plus si Heidrun et Edmound sont des amis ou des proches parents.
Il faut dire que nous n’avons pas eu de difficultés pour nous entendre. Heidrun attirait l’attention, elle était grande, blonde, élégante, dynamique : une beauté rayonnante. J’avoue aujourd’hui que je me sentais honoré lorsqu’elle acceptait de danser avec moi. Elle avait une forte personnalité tout en restant à l’écoute des autres. Elle ne m’a jamais dit que la France était « merveilleuse » comme le font non sans hypocrisie les anglais, elle était allemande et fière de l’être. Mais une gaité dans le regard et dans la voix me faisait comprendre qu’elle nous appréciait. Bien que nés dans des pays différents nos deux couples n’étaient pas étrangers l’un à l’autre. Nous partagions les mêmes valeurs dites de gauche, le sens de la famille, une certaine modernité, le gout des voyages, des découvertes, des rencontres. Heidrun avait à cœur que tout soit organisé dans les règles, que tout se passe bien. Ce côté un peu conventionnel, loin de me peser, chez elle, il m’amusait. J’avais appris à la connaitre et je l’appréciais.
Michel Cornu
